Depuis Sabotage Media
Mercredi le 16 mai vers 21h30, une centaine de personnes se sont rendues au centre de détention pour femmes de Tanguay, sur Henri-Bourassa à Montréal où sont détenues les trois jeunes femmes accusées d’avoir lancé une des bombes fumigène qui ont paralysé le métro de Montréal, jeudi dernier. La canaille de la SQ se trouvaient déjà sur les lieux.
La manifestation fut appelée «…afin de briser l’isolement de nos camarades et montrer à celles-ci que nous les supportons. Cette manifestation se veut contre la répression politique et policière qui prévaut depuis le début de la grève, contre la judiciarisation de nos camarades ainsi qu’un appel à la solidarité avec celles et ceux qui sont détenuEs dans les cages de l’État.»
La foule s’est approchée des portes et s’est adressé aux prisonnières en utilisant des porte-voix, plusieurs feux d’artifice ont été allumés et une bombe fumigène a été lancé au flics.
La foule s’est dispersé vers 22:30.
note: les 3 jeunes femmes ot été relâchées le matin du 18 mai sous plusieurs conditions.
voici un texte qui nous est parvenu:
Depuis le début de la grève, il y a eu plus de 1000 arrestations, de nombreux éclopé-es (deux individus ont perdu un œil, deux manifestant-es sont tombés dans le coma), et les nombreuses personnes judiciarisées subissent des conditions de plus en plus répressives (couvre-feu et atteintes à la liberté d’association). Plusieurs de nos camarades sont en exil politique (ils et elles ont l’interdiction d’être sur l’île de Montréal, et donc d’être en compagnie de leurs proches) et d’autres sont présentement en prison. Cela se produit dans un contexte où l’État devient de plus en plus répressif, dévoilant ainsi son vrai visage autoritaire, lui qui n’a comme fonction que de maintenir avec violence la société actuelle. Un exemple récent parmi tant d’autres : le gouvernement veux faire adopter une loi fédérale criminalisant le port du masque durant les manifestations, un crime qui pourra mener à une peine de 10 ans de prison.
Dès son commencement, la grève a timidement perturbé la paix sociale tant nécessaire à la routine capitaliste. Dernièrement, la lutte s’est radicalisée à mesure que la situation perdure et s’intensifie, révélant les contradictions qui maintiennent le pouvoir de l’ordre et de la matraque de la classe dominante. Dans ce système, on augmente les frais de scolarité, on coupe dans les services sociaux pour maintenir la richesse du patronat et de ses acolytes : parallèlement, l’État subventionne les compagnies d’extraction de ressources naturelles qui exploitent et détruisent les territoires nordiques des peuples autochtones tout en investissant dans la mise en place de nouvelles mesures de sécurités. Des millions de dollars serviront à la construction et à l’expansion de plus d’une trentaine de prisons : il s’agit d’une priorité pour l’État de préserver et de renforcer son monopole de la violence à l’heure où ses politiques sont de plus en plus contestées, et ce ici comme partout ailleurs.
Notre avis ? Peu leur importe. La police, la justice, les prisons et tout l’appareil répressif soutiennent l’ordre social. Celles et ceux qui lancent des lacrymos et des balles de plastique sans se poser de questions dès qu’une manifestation échappe à leur contrôle, qui soutiennent les patrons à chaque grève, qui s’interposent entre les affaméEs et les tablettes d’épiceries pleines à craquer de bouffe, entre les sans-abris et les édifices inoccupés ou entre les immigrantEs et leurs familles, voudraient tant qu’on les disculpent et qu’on les oublient. Leur violence n’est pourtant pas accidentelle: elle est routinière et se vit au quotidien. Les bourreaux de ce système usent d’intimidation et élaborent l’isolement nécessaire afin de briser toute tentative de résistance réelle. La liberté tient entre les mains des juges qui hésitent entre caution, conditions, charges criminelles et incarcération.
Face à cela, la solidarité active sans dissociation ni condamnation avec toutes les personnes criminalisées par l’État dévient essentielle: dénoncer la criminalisation par des manifestations ou des vigiles, s’opposer aux arrestations ciblées et à la délation, apporter un soutien légal, financier et moral aux arrêté-es et exiger l’abolition de leurs chefs d’accusation, surveiller les pratiques de la police, soigner les blessé-es, se serrer les coudes, c’est de tout cela qu’on parle. Et continuer la lutte pour laquelle les camarades se sont fait criminaliser, continuer le mouvement, l’étendre et l’intensifier, ne pas plier. Voilà les bases d’une culture de lutte à entretenir et développer.
Nous devons briser les murs de l’isolement, détruire ces prisons qui sont pour l’État un ultime recours pour nous asservir à son contrôle social.
Solidarité avec les prisonnières, les arrêté-es, les blessé-es et longue vie aux mouvements de lutte sociale qui s’opposent à ce système répressif ! Le vrai criminel, c’est l’État, cette société, sa prison.