Depuis nos ennemis
Le Service de police de la ville de Montréal a arrêté ce matin un individu qui serait directement lié au saccage du bureau de la ministre Line Beauchamp.
L’arrestation a eu lieu au domicile du jeune homme de 20 ans.
Le SPVM le soupçonne de vol, de méfait, d’entrée par effraction et de complot.
La valeur du matériel volé serait de moins de 5000$ alors que les coûts reliés au méfait s’élèveraient à plus de 5000$
La Presse a appris que le suspect est aussi sous la loupe des autorités pour le saccage survenu au cégep du Vieux-Montréal il y a quelques semaines.
Vendredi, des dizaines d’activistes ont forcé les portes du bureau de circonscription de la ministre de l’Éducation.
Ils y ont ensuite cassé des vitres et brisé du mobilier.
Depuis nos ennemis
Ils se sont réunis tôt hier matin au métro Mont-Royal. Une heure plus tard, ils ont saccagé le bureau de circonscription de Line Beauchamp, à Montréal-Nord.
Une cinquantaine de militants sont entrés de force dans le bureau de la ministre de l’Éducation à l’aide de pieds-de-biche pour y détruire tout sur leur passage. Vitres éclatées, mobilier renversé et cadres projetés sur le sol: le petit bureau propret s’est transformé en véritable champ de bataille en quelques minutes.
Tous les participants portaient des foulards montés jusqu’aux yeux et tentaient d’empêcher la prise de photographies de façon intimidante.
La Presse a assisté au saccage. Les deux portes verrouillées ont d’abord été forcées à l’aide de pieds-de-biche. Les vandales sont ensuite entrés dans les bureaux de Mme Beauchamp, en renversant tout sur leur passage. Au moins une caméra de sécurité a été arrachée du plafond.
«Un vrai saccage!», s’est exclamé un policier après une courte visite des lieux.
«Ils ont laissé de l’ADN partout», s’est réjouie une collègue arrivée quelques dizaines de minutes après la sortie du groupe. Elle a ajouté qu’une grande quantité d’empreintes digitales étaient aussi détectables. Les vandales ont également trouvé une bouteille de vin dans le bureau et s’en sont versé un verre.
Après la violente visite des militants, un employé plutôt âgé a émergé d’un bureau. Paniqué, il a appelé les services d’urgence alors que vitres et mobilier étaient détruits. Choqué par les événements, il n’a toutefois pas été blessé.
Directement visée par l’attaque, Line Beauchamp a dénoncé des «gestes d’intimidation». Au mouvement étudiant se sont «greffés» des groupes radicaux qui cherchent à déstabiliser le gouvernement, a-t-elle ajouté. Le ministre de la Sécurité publique, Robert Dutil, a aussi dénoncé les dérapages qui seraient le fait «d’éléments plus radicaux qui font de la casse actuellement».
Selon Pauline Marois, c’est au premier ministre d’assumer la responsabilité pour les dommages causés au bureau de sa ministre.
«S’il devait y avoir des débordements, c’est lui [Jean Charest] qui en sera le premier responsable, a-t-elle averti. Jean Charest doit cesser son petit jeu et amorcer un véritable dialogue avec les étudiants. […] C’est ça, un leader, c’est d’être capable de dénouer des crises, de trouver des solutions au moment où c’est difficile.»
En tout, sept personnes ont été arrêtées. Mis à part les deux journalistes de La Presse, cinq personnes ont été appréhendées pour attroupement illégal. Certains sont aussi soupçonnés de méfait.
Saccage à l’Université de Montréal
Jeudi, une autre manifestation étudiante a tourné en émeute, cette fois à l’Université de Montréal. Les vidéos de l’événement ont commencé à être diffusées hier sur la Toile.
Plusieurs centaines d’étudiants sont entrés dans le pavillon central de l’institution pour y faire entendre leur mécontentement. Plus tôt dans la journée, l’Université de Montréal avait obtenu une injonction interdisant tout blocage de locaux sur son campus.
Une fois à l’intérieur, des étudiants ont déversé une quantité considérable de peinture blanche dans un amphithéâtre, pendant que d’autres tentaient de défoncer la porte du bureau du recteur Guy Breton à l’aide d’un bélier improvisé.
«Guy Breton, démission!», hurlait le groupe pendant ce temps.
En soirée, l’institution a publié un communiqué pour qualifier d’«inacceptables» les actes commis par les manifestants.
«L’Université de Montréal dénonce vivement les actes de vandalisme commis sur son campus lors de manifestations tenues [jeudi] après-midi, quels qu’en soient les auteurs», écrit l’établissement.