Plan Mort – Émeute dans le centre financier de Montréal et perturbation du Salon de l’emploi du Plan Nord (photos / vidéos)

Depuis Sabotage Media

Aujourd’hui, 20 avril, débutais le salon de l’emploi du Plan Nord au Palais des congrès et deux manifestations était appelé pour perturber déroulement de cette opération de propagande du gouvernement où entre autre le premier ministre Charest venait faire son petit numéro de promotion pour son mégaprojet industriel de destruction d’un des rares endroits de la planète où il reste encore des espaces sauvages.

Une manif appelée par la CLASSE a rassemblé au parc Émilie-Gamelin plus de 1000 personnes qui se sont dirigés vers le Palais des congrès. Avec tout le dispositif de répression déjà déployé, vers midi un groupe a réussi à entrer au rez-de-chaussé du Palais des congrès par un stationnement intérieur et a tenté de monter au 2e étage ou se déroulait le Salon. Les flics on pousser les personnes dans les escaliers, une confrontation avec les flics à l’intérieur s’en suivi au moment où Charest devait faire son clown et ils ont finalement réussi à repousser les gens à l’extérieur. Plus tard, après avoir été retardé par les événements, Charest a fini par donner son discours avec une introduction qui fait maintenant les manchettes; « À ceux qui frappaient a notre porte ce matin on a à offrir des emplois dans le nord autant que possible. » Le voile de l’hypocrisie politicienne s’amincit, pas à cause de la déjà plus qu’évidente farce plate qu’est la démocratie, mais parce que nous voyons assez clairement ce que le « Nord » représente dans l’esprit du porte-parole des rapaces: un endroit éloigné dont ils se sentent détaché, qu’ils s’en crissent ben de ceux et celles qui s’y trouvent et ce qui s’y passe, tant que ça continue de gonfler leurs comptes bancaires. On pourrait bien y construire des goulags tant qu’à y être.

Pendant ce temps une autre manif appelé par plusieurs groupes sur des bases anticoloniales, anticapitalistes, écologistes et écoanarchistes a rassemblé quelques centaines de personnes au carré Phillips et s’est arrêté à plusieurs endroits impliqués dans le pillage et la destruction du nord, comme devant les bureaux d’Hydro-Québec où un groupe de femmes Innues s’était mobilisé pour rappeler l’assaut colonial de l’État et ses institutions contre leurs communautés. Plusieurs tracts et brochures sur le Plan Nord ont été distribués dont celui-ci.

Lorsque la nouvelle a couru que ça brassait déjà au Palais des congrès, une partie de cette manif s’est scindé pour apporter du renfort. Là-bas, alors que des gens se trouvaient massés devant une des entrés du Palais des congrès, un jeune qui se trouvait près de la porte s’est fait gazer à bout portant, peu après la foule lançait des bombes de peintures et faisait éclater les portes. Une escouade anti-émeute est arrivé pour disperser la foule et les batailles de rue ont commencé. Pour le reste de la journée des groupes mobiles de cagouléEs ont attaqué le Palais des congrès et le secteur économique de Montréal par vague et ont foutu la merde autour en érigeant des barricades avec tout ce qui se trouvait, bombardant les flics avec des pierres, les faisant reculé à plusieurs reprises, les flics tirant des balles de caoutchouc et lançant sans arrêt leurs nouvelles grenades assourdissantes. Le bilan officiel de la police fut 17 arrestations et six blessés dont quatre flics, mais nous croyons fortement que le nombre de personnes blessées est beaucoup plus haut vu le niveau d’armement et la force brutale utilisé toute la journée. Le Salon a finalement été annulé dans l’après-midi mais déjà depuis midi personne ne pouvait accéder au Salon de l’emploi, la perturbation fut un succès.

Il eu des graffitis, des attaques sur une dizaine d’autos de flics et les médias, contre des caméras de surveillance dans les rues et plusieurs endroits ont vu leurs vitrines voler en éclats, notamment le Centre de commerce mondial de Montréal qui à été attaqué sur trois façades, ainsi que des banques et des hôtels de luxe. La foule applaudissait quand les vitrines se faisaient péter et a scandé à quelques reprises; « C’est pas des pacifistes qui vont changer l’histoire ! On pitche des pavés pis on brûle des chars ! » L’esprit de combat était clair.

L’expérience du déchainement incontrôlable des foules dans les rues face à un ennemi aussi brutal que l’État, le Capital et leurs mercenaires, ce moment où nous reprenons nos propres vies, où nous nous libérons du moralisme, de la peur et de l’identité qu’on nous impose, ça ne s’arrête pas autour d’une table de négociations, ça n’est pas le début d’un mouvement ni ne meurt avec un mouvement : C’est être vivant, libre et sauvage.

Il y a presque 40 ans que le slogan No Future devenait le porte-étendard d’une génération, maintenant c’est celui de la planète. Le monde qu’on nous impose est en déchéance, c’était pas fait pour durer, et pendant qu’ils accumulent ce qui reste, pendant leur dernière grande vente de liquidation, leur dernier grand pillage, pendant qu’on se fait acculer, enculer contre le mur, pendant qu’ils nous veulent paralyséEs par le traumatisme du viol généralisé qui se déroule, même après ces siècles de dénaturation imposés par la force partout sur le globe: Nous savons encore mordre !

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